Le 10 septembre 2025, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé une série de mesures visant Israël en réponse à la situation à Gaza. Ces décisions marquent un tournant dans la politique de l’Union européenne envers l’État hébreu, traditionnellement perçu comme un partenaire stratégique.
Un changement de cap radical
Lors de son discours annuel sur l’état de l’Union devant le Parlement européen à Strasbourg, Ursula von der Leyen a déclaré : « Nous allons suspendre notre soutien bilatéral à Israël. » Cette annonce inclut l’arrêt de tous les paiements européens à destination d’Israël, à l’exception des projets liés à la société civile israélienne et au mémorial de Yad Vashem. La Commission envisage également des sanctions ciblant des ministres israéliens qualifiés d’« extrémistes » et des colons violents, ainsi qu’une suspension partielle de l’accord d’association UE-Israël, notamment en ce qui concerne les mesures commerciales, précise EuroNews.
Cette décision intervient dans un contexte de pression croissante au sein de l’UE, alors que plusieurs États membres, dont l’Irlande, l’Espagne, la Belgique et le Luxembourg, appelaient à une réponse plus ferme face à la situation à Gaza.
Des mesures concrètes mais limitées
Parmi les mesures proposées, la Commission envisage de suspendre l’accès d’Israël à certaines parties du programme Horizon Europe, en particulier celles destinées aux start-ups, telles que l’EIC Accelerator. Cette suspension viserait à limiter les financements européens pour des technologies à double usage, comme les drones ou l’intelligence artificielle, qui pourraient être utilisées à des fins militaires.
Cependant, ces propositions nécessitent l’approbation d’une majorité qualifiée des États membres, un objectif difficile à atteindre en raison des divergences persistantes au sein de l’UE. Des pays comme l’Allemagne, l’Italie, la Hongrie et la République tchèque ont exprimé leur opposition à de telles mesures, indique Reuters.
Une position plus ferme sur le plan humanitaire
Ursula von der Leyen a qualifié la situation à Gaza de « famine causée par l’homme » et a souligné que « la famine ne peut jamais être une arme de guerre ». Elle a également dénoncé les projets de colonisation israéliens en Cisjordanie, les qualifiant de « tentative claire de saper la solution à deux États », rapporte BFMTV.
En réponse à la crise humanitaire, la Commission a annoncé la création d’un groupe de donateurs pour la Palestine, visant à soutenir la reconstruction de Gaza. Cette initiative reflète une volonté de l’UE de jouer un rôle plus actif dans la gestion de la crise, tout en maintenant son engagement envers la société civile israélienne et les institutions telles que Yad Vashem.
Perspectives incertaines
Bien que les mesures proposées par la Commission européenne marquent un durcissement de la position de l’UE envers Israël, leur mise en œuvre reste incertaine. La nécessité d’une unanimité ou d’une majorité qualifiée pour certaines décisions complique leur adoption, en particulier face à l’opposition de plusieurs États membres clés. De plus, la situation sur le terrain à Gaza continue d’évoluer, ce qui pourrait influencer les futures décisions de l’UE.
En conclusion, si les annonces d’Ursula von der Leyen témoignent d’une volonté de l’Union européenne de réagir plus fermement à la situation à Gaza, l’efficacité de ces mesures dépendra largement de l’adhésion des États membres et de l’évolution de la situation géopolitique dans la région.
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.
Pour plus d’actualités comme celle-ci, visitez Armees.com.